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suivre ce blog administration connexion + créer mon blog mes jours agités, blog de léonie 1 2 > >> 23 janvier 2019 3 23 / 01 / janvier / 2019 19:07 les déracinés, quand les juifs fuyant le régime nazi trouvaient refuge sous la dictature dominicaine les déracinés, titre du premier roman de catherine bardon, ce sont almah et wilhelm, couple de juifs d'autriche qui fuient les persécutions antisémites, le cœur lourd, en décembre 1938. en abandonnant leur appartement et en prenant un train pour la frontière, ils laissent derrière eux une vie viennoise qu'ils ont connue raffinée et étincelante d'insouciance. s'ils échappent ainsi à la déportation et à une mort quasi-certaine, c'est le début de leur errance. aucun pays ne veut des juifs d'europe dans les années 30, et le jeune couple habitué jusqu'à peu à un grand standing se retrouve ballotté avec son petit garçon de camps de transit glacials et surpeuplés à une mise en quarantaine imposée sur ellis island. aucun pays ne veut d'eux, sauf un: trujillo, dictateur faisant régner la terreur en république dominicaine, propose d'accueillir 100 000 juifs sur son territoire à l'issue de la conférence d'évian. il a encore sur les mains le sang du massacre du "persil" au cours duquel des dizaines de milliers d'immigrés haïtiens furent massacrés en 1937. sa proposition est pourtant sérieuse. elle vise à lui racheter une certaine respectabilité diplomatique, et à ses yeux, c'est une entrée de sang blanc au sein d'une population dont il rêve d'effacer les origines, honteuses à ses yeux, liées à l'esclavage, la déportation depuis l'afrique et le joug colonial. almah et wilhelm deviennent donc bénéficiaires de la politique de trujillo. après avoir été refoulés des états-unis qui était leur projet de destination initiale en vue de retrouver une partie de leur famille, ils atterrissent à sosua, sur la côte nord du pays. ils sont chargés d'y fonder une colonie avec la communauté de réfugiés juifs qui s'y forme au fil des arrivées. d'une friche abandonnée, ils feront un village, puis une ville prospère, grâce à l'agrément des autorités locales, qui en persécutent d'autres mais les accueillent eux. ils s'établissent aussi grâce à l'aide financière du joint, une organisation humanitaire juive américaine qui joue le rôle de recruteur actif parmi les réfugiés en quête d'un asile et d'intermédiaire auprès du dictateur. cet exil basé sur des faits réels et campé dans un contexte historique bien documenté donne toute la mesure de la violence vécue par les personnages principaux: fringant journaliste culturel dans la vienne de la belle époque, contemporain de freud et de zweig, wilhelm doit troquer la carrière intellectuelle et mondaine que la vie semblait lui avoir promis contre une existence de labeur rural en collectivité sous des tropiques dont il ignorait jusque-là l'existence. almah, grande bourgeoise émancipée et dentiste interdite d'exercice car juive, s'en sort un peu mieux dans l’apprivoisement de leur nouvelle situation. le poids de leur avenir volé les atteindra pourtant tous les deux, chacun à sa manière. contraints de s'adapter à cette vie qu'ils n'ont pas choisie, les coups du sort les atteignent d'autant plus douloureusement qu'ils sont coupés de leur communauté d'origine, elle-même coupée de son droit à vivre... faire le deuil de ses projets de jeunesse, se passer des repères culturels et familiaux, transposer son identité et l'adapter à un contexte radicalement différent, fonder une famille et une culture avec toutes ces données nouvelles, donner un sens aux nouvelles parvenues d'auschwitz, composer une attitude intellectuellement supportable mais politiquement viable face à la dictature à laquelle ils doivent leur salut... tels sont les défis qui les attendent. un roman puissant, où souffle un vent de folie humaine, d'espoir et de quête de sens, qui n'est pas sans rappeler la situation de nombre de réfugiés d'aujourd'hui. par une française amoureuse de la république dominicaine. les déracinés, catherine bardon, édition les escales, 2018, 611 p. repost 0 published by léonie commenter cet article … 13 mars 2018 2 13 / 03 / mars / 2018 17:56 livre - la bible du camping car le camping-car, un truc de vieux ? ou la quintessence de l'adaptation en terrain immobilier hostile ? pour le britannique martin dorey, écrivain et auteur d' un blog sur le sujet, la question ne se pose pas. son van, comme il dit, c'est sa liberté, ce qui lui permet de tenir pendant qu'il travaille comme cadre moyen la semaine et ce qui l'a aidé, lui et les siens, à affronter la grave maladie d'une de ses filles. il s'échappe avec le week-end, emmenant toute sa petite famille sur les routes verdoyantes de la perfide albion. au royaume-uni, en effet, l'art local du décalage et un solide attachement à la contre-culture ont fait que posséder un van, ou mieux encore, un combi (ces mignonnes boîtes à sardines bicolores de marque volkswagen, aujourd'hui de véritables collectors hors de prix qui tranchent un peu avec l'esprit populaire de leurs débuts), c'est cool. a le lire, on peut l'imaginer bondir hors de son van, planche de surf sous le bras et cheveux au vent avant de se jeter dans une eau à 7°c. que vous soyez plutôt fourgon aménagé pour la teuf ou adepte du glamping (du camping, sans les inconvéninents), voilà pour vous un guide très accessible, passant en revue les joies et défis du quotidien en camping-car. parsemé d'un délicieux humour british, l'auteur y retrace les origines du camping-car. il distille des conseils pétris à l'épreuve du bon sens et des années d'expérience, abordant tous les sujets pratiques: choix de l'engin, couchage, équipements de chauffage, sécurité, législation... sans oublier le sujet de conversation number one pour quiconque a déjà tenté de vivre en nomade: les toilettes. dans une version habilement revisitée pour le public français, même si certaines de ses recettes de cuisine laissent un peu sceptique (des toasts au fromage et à la bière ? du café instantané ?), ce guide plein d'adresses est habité par une forte conviction écologique. le tout avec un ton à la fois sage et léger. "je n'ai jamais payé la moindre contravention", écrit martin dorey, "après avoir argumenté par écrit que je m'étais arrêté pour dormir afin de ne pas risquer un accident". la bible du camping-car, martin dorey, éditions ouest-france, 2017, 352 p., 34 euros. repost 0 published by léonie commenter cet article … 20 janvier 2018 6 20 / 01 / janvier / 2018 22:43 livre - la république dominicaine au-delà de la carte postale a mi-chemin entre le guide touristique et le petit livre d'art, ce joli livre offre un panorama plus complet que ce que l'on peut lire habituellement dans les guides sur la république dominicaine. véritable invitation au voyage avec sa mise en page léchée et ses belles photos qui laissent rêveur, il offre tout à la fois une présentation accessible du pays région par région, sans se cantonner aux spots touristiques ou aux quartiers coloniaux de la capitale. parce que la "rep' dom" ce n'est pas seulement la plage, le sable chaud et les hôtels tout compris, les attraits touristiques dominicains sont mis en perspective avec quelques zooms et portraits choisis dévoilant des charmes moins connus du pays: fabrication du cigare, carnaval, mines d'ambre, réserves ornithologiques, pétroglyphes précolombiens... amoureux des caraïbes ou de l'amérique latine ou simple touriste désireux d'en savoir plus , ce petit livre intelligent rend hommage à ce pays à la vitalité aussi intense que discrète, tout en retraçant à grands traits l'histoire tumultueuse de cette jeune démocratie. république dominicaine, terre métisse, catherine bardon et denis verneau, éditions géorama, 2010, 24 euros, 120 p. repost 0 published by léonie commenter cet article … 6 septembre 2017 3 06 / 09 / septembre / 2017 20:18 juste un petit bout de tissu noël 2012. en raison des fêtes de fin d'année, le risque d'attaque sur les défenseurs des droits humains, par l'